PARIS : Le gouvernement français envisage de nationaliser intégralement EDF, a annoncé mercredi la Première ministre Elisabeth Borne, en augmentant fortement les parts de la compagnie d’électricité endettée.
“Je vous confirme aujourd’hui que l’Etat a l’intention de contrôler 100% du capital d’EDF”, a déclaré Borne dans son discours politique devant la chambre basse du parlement en exposant les priorités gouvernementales de sa minorité.
EDF, dont l’Etat détient déjà 84%, fait face à des retards et des dépassements budgétaires pour les nouvelles centrales nucléaires en France et en Grande-Bretagne, ainsi qu’à des problèmes de corrosion dans certains de ses anciens réacteurs.
La moitié de ses réacteurs en France sont actuellement hors ligne.
EDF a également été endommagé par des réglementations gouvernementales qui l’ont obligé à vendre de l’énergie à des concurrents à des prix réduits alors que les prix atteignaient des niveaux record.
La société a estimé que les pertes de production réduiraient les bénéfices de 18,5 milliards d’euros et que les ventes d’énergie actualisées coûteraient 10,2 milliards d’euros. Sa dette devrait augmenter de 40% cette année à plus de 61 milliards d’euros.
L’option de nationaliser entièrement EDF a été signalée par le président Emmanuel Macron au début de cette année, car il entend faire de l’entreprise le principal pilier d’un investissement massif dans de nouveaux réacteurs nucléaires.
Borne n’a pas précisé si la nationalisation serait réalisée par une législation spéciale ou par l’acquisition d’actionnaires minoritaires, ni fourni de calendrier.
Les actions du groupe, qui étaient en baisse de 5% avant l’annonce, sont passées à 9% peu après.